michel collin / michèle elsaïr / vue d’ici
La ville est venue s’installer dans le paysage en fonction des éléments de nature les plus à même d’assurer des conditions de résidence et de subsistance, les plus à même de composer un cadre attachant. Il s’agit de profiter au mieux de ce qui nous entoure.
L’observation de la position des formes urbaines dans le relief nous renseigne sur des choix originels élémentaires : au centre d’une clairière culturale (Villeneuve-le-Comte), au centre d’un plateau (Brie-Comte-Robert), d’un cirque de coteaux ou sur les berges d’un cours d’eau.
La ville choisit son site d’inscription et devient un élément de paysage dans une suite d’éléments de paysage dont elle est le maillon construit.
La notion de ville/site met en lumière l’intelligence mutuelle entre composition urbaine et composition de paysage. La structure urbaine de Meaux est toute entière organisée au regard des coteaux qui l’entourent. Villeneuve-le-Comte est le noyau d’une clairière culturale. Sa structure urbaine en bastide s’étend jusqu’à la lisière.
La perception de la ville dans son site est fragile aux vues des mobilités paysagères actuelles. Elle n’a plus (depuis moins longtemps qu’on ne le croit) de rapport d’utilité directe avec son paysage de proximité, paysage qui n’assure plus sa subsistance. Un cortège d’éléments viennent s’installer sur sa périphérie effaçant les coutures savantes entre parcellaire urbain, vivrier et rural.
Le franchissement du site d’assiette efface la compréhension de la géographie physique de la ville.
La force d’absorption de la ville initiale dans l’étalement urbain lié au développement de Paris introduit des nouvelles polarités contemporaines. La question concerne la nécessité des espaces ouverts qui permettent une meilleure lecture de la ville actuelle qui a changé de limites, la vigilance au regard de l’effacement des contrastes dont dépend une lecture encore possible du site d’assiette.